Alternatives citoyennes Numéro 9 - 10 juillet 2004
des Tunisiens, ici et ailleurs, pour rebâtir ensemble un avenir
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SMSI
Trois journées chaudes à Hammamet

 

C'est bien évidemment à la première réunion préparatoire (PrepCom) de la phase de Tunis du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) que nous consacrons ce dossier de reprise d'Alternatives citoyennes. En effet, d'une part le SMSI est pour partie la raison de notre décision de reprendre la diffusion de ce journal en ligne, et d'autre part la tenue de la PrepCom1 à Hammamet, du 24 au 26 juin 2004 est d'une actualité importante.

Les Tunisiens ne doivent pas être tenus à l'écart d'un évènement comme le SMSI, du fait de l'importance des enjeux portés, en termes politiques, économiques, sociaux et culturels. Et si les questions de droits de l'homme ont tenu en haleine les participants à la PrepCom1, tant la situation est difficile en Tunisie à cet égard, les droits de l'homme ne se limitent pas aux droits civils et politiques, dont la réalisation bien évidemment nécessaire ne résout qu'une partie du problème.

Les numéros suivants d'Alternatives citoyennes nous donneront l'occasion de présenter plus largement tous les aspects discutés dans le cadre du SMSI, et nous sommes conscients qu'il est difficile de s'y plonger d'emblée sans avoir suivi le processus depuis son commencement en juillet 2002, voire, avant cette date depuis les préparatifs ayant précédé le lancement de la première phase. Nous reviendrons ultérieurement sur tous ces enjeux, y compris les enjeux de pouvoirs pas forcément reluisants au sein même de la société civile, concept flou, voire fourre-tout, s'il en est.

Mais, pour l'heure, il nous a semblé important de faire le point sur le déroulement de la PrepCom de Hammamet, marquée par des évènements, et même des incidents, sur lesquels il est utile de faire le point. Ce dossier le permet tout d'abord par la « chronologie analytique des évènements au sein de la société civile à Hammamet ». Les quelques « brèves » qui l'accompagnent y ajoutent des instantannés plus vivants et sans doute de lecture plus reposante.

Ce dossier est par ailleurs complété par un ensemble de documents proposés au lecteur : l'« intervention de la société civile sur la question des droits de l'homme », lue par Souhayr Belhassen, est l'« objet du délit », pour ainsi dire, ou du moins l'enjeu de trois journées intenses ; le « communiqué du caucus des droits de l'homme » dresse un bilan de la situation qui a prévalu à Hammamet, et exprime ses attentes pour la suite ; la « déclaration de l'Union européenne » montre, certes en termes diplomatiques, que plusieurs gouvernements resteront vigilants jusqu'à la date du Sommet lui-même, en novembre 2005 ; le « communiqué de création d'un caucus arabe » est un encouragement supplémentaire à participer au SMSI, en y incluant le plus d'ONG possibles afin de peser sur les formes que la dite société de l'information doit prendre.

Fallait-il, faut-il continuer à participer ? Au-delà de l'éternelle question liée à tous les processus intergouvernementaux, les ONG font face au dilemme plus spécifique de la seconde phase du SMSI : participer à un Sommet qui se tient en Tunisie, eu égard à la situation des droits de l'homme dans ce pays et plus spécialement la liberté d'expression et d'information, évidemment au coeur des thématique d'un tel Sommet, relève-t-il d'une partie du combat pour ces droits fondamentaux et ces libertés ou revient-il à servir d'alibi ?

Tout le monde n'apporte pas la même réponse à ces questions. Certains, très peu nombreux, sont en faveur du boycott. D'autres, à commencer par les ONG tunisiennes indépendantes (dont les signataires de la « Résolution à la veille de la réunion préparatoire du SMSI de Tunis » et le caucus des droits de l'homme, concerné au premier chef), font le pari de ne pas déserter le champ de bataille, et s'y engagent remplis de l'espoir d'avancées à arracher, certes difficilement. Enfin, entre ces deux positions, certains, comme les signataires de la « Déclaration de Bakou », s'ils ne se prononcent pas pour un boycott, considèrent avec beaucoup de scepticisme cette bataille dans laquelle ils ne s'engagent pas franchement.

Voilà sans doute de quoi commencer à nourrir un débat centré sur le SMSI. Encore faudrait-il carrément réaliser un glossaire des termes parfois obscurs utilisés dans les arcanes onusiennes. Commençons déjà par le mot « caucus » qui a intrigué plusieurs d'entre nous : ce mot nous viendrait des Algonquins, signifiant à l'origine « conseiller », encore que cette étymologie soit contestée. Il est très employé en Amérique du Nord, surtout en période d'élections, où il désigne des groupes politiques, notamment des groupes parlementaires. Par extension, le mot est utilisé pour désigner un comité ou une coalition. Dans la terminologie onusienne, il représente la formation d'un groupe, en général d'ONG, autour d'une thématique donnée en partageant les grandes lignes d'un même positionnement par rapport à cette thématique.

- Chronologie analytique des évènements au sein de la société civile à Hammamet, par Meryem Marzouki
- Brèves : Hammamet comme si vous y étiez, par Meryem Marzouki
- « Intervention de la société civile sur la question des droits de l'homme », présentée par Souhayr Belhassen, vice-présidente de la Ligue tunisienne des droits de l'homme
- « Le Caucus des droits de l'homme souligne des avancées majeures en dépit des tentatives d'obstruction », communiqué du Caucus des droits de l'homme au SMSI
- « Déclaration de l'Union européenne à propos des évènements de Hammamet », présentée par l'Ambassadrice Mary Whelan au nom de l'UE
- « Vers un Caucus arabe pour le Sommet mondial sur la société de l'information - Tunis 2005 », communiqué du Centre pour une société de la connaissance
- « Résolution des représentants de la société civile tunisienne à la veille de la réunion préparatoire du SMSI de Tunis », résolution de 8 ONG tunisiennes indépendantes
- « Résolution de Bakou sur le Sommet mondial sur la société de l'information et la liberté d'expression en Tunisie », résolution de 25 ONG de défense de la liberté d'expression

 

La rédaction
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