Afghanistan
Après plusieurs années de pouvoir taliban, et au
moment de la libération les chiffres sont là : 7%
seulement des filles sont scolarisées. Le taux de
scolarisation des garçons est certes plus élevé, mais
il reste de l'ordre de 50% seulement.
Le président afghan Rahabani a annoncé à Kaboul le 29
novembre dernier que le nouveau pouvoir fera
bénéficier la femme afghane du droit de vote et du
droit d'éligibilitéŠ
Arabie Saoudite
Le prince héritier Abdallah Ibn Abdelaziz a estimé que
si son pays est la cible des critiques en
occident, c'est parce qu'il est le seul a appliquer la
Chariaâ... Makarouch ! On le serait pour moins !!!
Deux chiffres retiennent l'attention pour un pays
riche :
- 12 millards de dollars, c'est le déficit du
budget pour l'an 2002.
- 12 000 prisonniers - rien que cela !
viennent d'être libérés suite à une grâce royale.
Cette grâce-là mérite bien son nom en tout cas.
Égypte
C'est cela notre sort dans ces pays du « despotisme
oriental » : les autorités égyptiennes ont remis en
liberté provisoire le 25 novembre 2001 un homme arrêté trois jours
auparavant pour avoir publié sur son site Internet un
poème de son père jugé obscène !
On apprend que pour la première fois, El Azhar a
édicté très officiellement, au mois d'août dernier,
une « fatwa islamique » déclarant que « le port de la
cravate ne constitue pas un acte contraire à l'Islam »Š Nous sommes en 2001, et El Azhar continue de « souler et de jouler » y compris sur le port de la
cravate !
France
Gilbert Bécaud nous quitte.
À 74 ans, il est parti, un peu vite... Mais ne meurt-on pas toujours un peu vite ?
Monsieur 100 000 Volts a malheureusement
épuisé ses batteries... Mais il nous a laissé tant et
tant
de belles choses, de beaux poèmes, d'extraordinaires
romances. Il peut donc partir, parce que c'est ainsi,
nous laissant répéter après lui : « Et maintenant ? ».
Iran
Les « conservateurs » mènent une action permanente pour
affaiblir et saper ce que l'on appelle « les
réformateurs ». On apprend ainsi que plus de 60
députés membres de la majorité réformatrice du
Parlement et proches de Khatami sont poursuivis par
la justice, celle-ci étant un des bastions du
fondamentalisme extrémiste.
Liban
Les universités chrétiennes du Liban entrent en grève
le 25 novembre pour protester contre l'entrée des
policiers sur le campus de l'Université de Saint-Joseph. Les policiers libanais pénètrent dans les
campus pour enlever des calicots dénonçant la présence
militaire syrienne au Liban. Dans le Liban d'aujourd'hui, il semble qu'il soit interdit de
protester contre la présence de militaires étrangers
sur le sol libanais.
Royaume-Uni
Cette brève sera...brève. Monsieur
Hachmi Hamdi, propriétaire de la chaîne de télévision
londonienne en langue arabe Al-Moustaquila, a annoncé
dimanche 23 décembre 2001 sa candidature aux élections
présidentielles tunisiennes prévues en 2004.
Hachmi Hamdi n'a pas précisé, lors de cette annonce,
de qui et de quoi il était candidat...
Syrie
Le vendredi 21 décembre 2001, nous disent les agences
de presse, s'est tenue à Damas une conférence
regroupant les dirigeants des partis membres du « Front National Progressiste » qui gouverne la Syrie, sous la direction du parti Ba'ath.
L'information se poursuit ainsi : C'est la première fois depuis 30 ans qu'une telle réunion se tient. Un « Front de partis » qui gouverne un État et qui ne se
réunit pas durant... 30 ans, n'est-ce pas spécifiquement
syrien, je veux dire ba'athiste.
On apprend de source très officielle que cinq Jordaniens
viennent d'être libérés des prisons syriennes après 16
ans de détention sans jugement ! On apprend par la
même occasion que 400 Jordaniens sont emprisonnés dans
les prisons syriennes depuis plusieurs annéesŠ
Tunisie
L'événement dans les milieux démocratiques a été
incontestablement le Congrès de l'Association
tunisienne des femmes démocrates (ATFD), réuni les 7, 8 et
9 décembre.
La cérémonie d'ouverture, organisée le 7 dans une
grande salle de l'hôtel International, en plein centre
de la capitale a réuni « le tout Tunis » démocratique.
Le miracle qu'a réussi cette association, c'est de
constituer, malgré le nombre très réduit de ses
militantes - moins d'une centaine -, un point de mire
incontournable pour l'ensemble du mouvement
démocratique en Tunisie.
Connues pour leur courage, leur détermination et leur
persévérance, ses militantes clament tout haut,
dérangeant ainsi l'establishment, y compris une partie
de l'establishment démocratique, leur attachement à
la laïcité. Elles refusent toute concession, encore
plus tout rapprochement avec les intégristes. Avec
leur franc-parler, avec leur rejet de « la politique
politicienne », de ses m¦urs et de ses pratiques,
elles apportent une fraîcheur et une certaine
« légèreté de l'être » dans un mouvement démocratique
encore nettement marqué par le discours « langue de
bois », et « macho » de surcroît...
Une première dans les quotidiens tunisiens - les
événements du 11 septembre et la guerre américaine
contre le terrorisme y sont certainement pour quelque
chose : le quotidien tunisien le Temps annonce sur
trois colonnes, le 22 décembre : « Procès d'un groupe
appartenant à des organisations terroristes ». Selon le
quotidien il s'agit d'un groupe de tunisiens,
agissant à partir de l'Italie, et connu sous le nom
de « Ahl Al Jamma wa Sunna ». Certains de ses membres
seraient en Afghanistan. Leur entraînement se faisait
en Afghanistan et en Algérie - dans les maquis
intégristes. Trois seulement des personnes impliquées
sont en état d'arrestation, les autres - près d'une
trentaine, selon certaines sources - sont en fuite. Les
présents sont donc : Abdelbasset Dali, 32 ans, Mounir
Ghith, 30 ans et Béchir Ben Zaied, 34 ans. Ce dernier a
été extradé récemment en Tunisie par les autorités
algériennes.
La rencontre le jeudi 6 décembre, entre Mohamed Harmel,
Secrétaire général d'Ettajdid et Néjib Chebbi,
Secrétaire général du Parti Démocratique et
Progressiste (PDP) a retenu l'attention des observateurs
politiques. Cela fait plusieurs années que les
Secrétaires généraux de ces partis ne se sont pas
rencontrés.
L'élément nouveau réside dans l'évolution que connaît
Ettajdid depuis son dernier congrès en mai dernier,
notamment la distance prise à l'égard du pouvoir et
l'affirmation plus forte de s'ancrer dans le mouvement
démocratique. Par ailleurs, Néjib Chebbi semble
vouloir faire feu de tout bois et ratisser large dans
le cadre de l'objectif majeur : la constitution d'un
Front démocratique.
Le 16 novembre, le PDP signe avec le CPR de Moncef
Marzouki, le FDLT de Mustapha Ben Jaafar et le MDS
légitime de Mohamed Moada, une déclaration annonçant
la naissance d'une « entente démocratique » sur la base
d'« un cahier de revendications » portant sur la
démocratisation du pouvoir et du pays, le respect des
droits humains etc.
« El Maoukef », hebdomadaire démocratique dirigé par « Le
Forum de EL Maoukef », et considéré sinon comme le
porte-parole du PDP de Néjib Chebbi, du moins comme
très proche de ce parti, lance dans son numéro 219
daté du 14 décembre, un véritable S.O.S. : cet
hebdomadaire risque de disparaître faute de
moyens... Ce journal ne bénéficie d'aucune aide
gouvernementale - seuls les journaux des partis
parlementaires bénéficient des subventions - l'ATCE le
prive de publicité.
De surcroît, il a été saisi deux fois en moins d'un an : en janvier 2001 et en juillet 2001. Les militants du
PDP, ceux d'autres groupements, les personnalités
indépendantes, tous ceux qui se sont retrouvés au
Forum El Maoukef et assument ensemble la
responsabilité de la publication de ce journal,
trouveront-ils les moyens de sauver cette publication
qui occupe une place importante sur la scène
démocratique ?
Le POCT est une composante importante de l'opposition
tunisienne. C'est une composante peut-être moins
visible, moins médiatisée que d'autres oppositions non
reconnues, comme le nouveau parti qu'a fini de créer
le Dr Moncef Marzouki ou celui du Dr Mustapha Ben
Jaafar, fortement médiatisé et soutenu par le parti
socialiste français. Mais le POCT constitue une donnée
permanente du paysage politique tunisien. Il publie un
périodique clandestin : La voix du peuple qui en
est à son 208ème numéro.
Dans l'éditorial de ce numéro de novembre, le POCT
estime que Ben Ali est en train de préparer son
deuxième coup d'État. Il estime en effet que tout
amendement à l'article 39 de la Constitution
tunisienne dans le sens d'un quatrième mandat
constituerait en réalité un coup d'État...
Le Comité national pour la défense de Mohamed Moada,
présidé par Georges Adda, a publié un communiqué le
13 décembre 2001 pour réclamer de nouveau la libération de
Moada, emprisonné depuis le 19 juin 2001 suite à la
suspension de sa libération conditionnelle.
Les initiatives prises en faveur de la libération de
M. Moada se multiplient. Après la LTDH, le Comité
National pour la défense de Mohamed Moada, d'autres
partis politiques de l'opposition, dont notamment le
PDP et le mouvement Ettajdid sont entrés en
lice. Des députés sont intervenus dans le même sens
lors des débats à l'Assemblée nationale, ceux du PUP et de Attajdid notamment.
Une cabale a été menée contre l'Association tunisienne
des femmes démocrates suite à son congrès des 7, 8 et 9
décembre. Parce que certaines questions liées à la
gestion financière du budget de l'association ont été
soulevées au cours des travaux du congrès, certains
journalistes pas toujours bien intentionnés ont mené
une véritable campagne de diffamation contre l'ATFD.
Ces « plumitifs » et ceux qui se cachent derrière eux
perdent leur temps. Et comme l'a déclaré Héla Abdeljaoued, la nouvelle présidente de l'ATFD dans son
interview à l'hebdomadaire Réalités : « Il n'y a
pas de problème quant à la gestion financière du
bureau sortant, et s'il y a eu débat au sein du
congrès autour de cette gestion, nous considérons que
cela constitue une preuve de l'autonomie de
l'association et de son fonctionnement démocratique...» Et
Héla Abdeljaoued d'ajouter : « À l'ATFD, nous n'avons ni
interdits, ni tabous, contrairement à beaucoup
d'autres associations
Restons-en à l'ATFD et à son dernier congrès. Juste
pour retenir ce qui suit :
- C'est Hédia Jrad qui a obtenu le maximum de
voix des votantes (42 voix)
- Le trio Khadija Cherif, Héla Abdeljaoued
et Sana Ben Achour est apparemment le tiercé gagnant
de ce congrèsŠ
- Azza Ghanmi, Secrétaire générale sortante et
qui ambitionnait la présidence, non seulement n'y a
pas accédé mais a perdu... le Secrétariat général.
La télévision tunisienne semble faire vraiment
l'unanimité contre elle. Voici que le quotidien
gouvernementale La Presse, connu pour sa langue de
bois et son zèle pro-gouvernemental inépuisable, se
met de la partie. Abdelhamid Gmati, éditorialiste,
écrit le 9 décembre 2001, parlant des programmes télévisuels
du mois de Ramadhan : « Les téléspectateurs tunisiens
méritent au moins la médaille de la patience - ou de
l'indifférence - et de l'indulgence à force de
supporter chaque soir ce qui ne peut être qu'une
insulte à leur intelligence et au bon goût... Que faire
alors ? Comme tout le monde : l'on fait clic-clic et
l'on va voir ailleurs... »
Monsieur Adbellatif Saddam est ministre du
Développement économique. Lors des débats de fin
d'année à l'Assemblée nationale sur le budget 2002,
il n'a pas hésité à affirmer que... 63 000 tunisiens sont
au chômage pour une seule raison : ce sont 63 000
citoyens qui refusent de travailler et se complaisent
dans le chômage !!!