as plus que l'Aïd ne marqua une pause dans le
bombardement sur l'Afghanistan, Arafat n'a pu se rendre à
Bethléem, comme le
voudrait ce jour de paix qu'est Noël.
Il y a des risques aussi pour que, dans le passage à la
nouvelle année, s'aggrave la traque hargneuse de
terroristes qui pourraient tirer plus méchamment leur
baroud d'honneur. Les fêtes ne sont que des interfaces
ne posant même pas un armistice dans un continuum de
saccages et de désolation qui abâtardissent les
valeurs d'humanité.
« Le vent se lève et il faut tenter de vivre » dirait
quand même le poète. Même agonisant sous les bombes,
assommés sous les tyrannies ou éteints sous la
démocratie sécuritaire, la fête redonne vie et
recharge les batteries d'une mécanique humaine qui a
tant de ratés.
Aussi, c'est dans cette étincelle festive où l'espoir
reprend ses droits que nous glissons sans angélisme à
l'attention des amis d'Alternatives citoyennes - du moins à ceux qui pourront se connecter et qui répercuteront notre message1 - ces
voeux : Aïd Mabrouk, Joyeux Noël et Bonne Année !
1Chez nous, on savait que l'accès à Internet était censuré, que
des sites étaient bloqués, que les boîtes à message
étaient opaques, que les messages disparaissaient,
etc. Voilà que les trois nouveaux fournisseurs d'accès
dont les PDG ne gravitent pas autour du Palais se
trouvent eux-même dans le collimateur. Ce 25 décembre,
en cadeau de Noël, dirait-on s'ils n'étaient
musulmans, Hexabyte, Topnet et Tunet qui sont depuis
quelques mois les trois providers auxquels a été concédée
la mise en service, histoire de faire jouer la
concurrence, sont déroutés au niveau de l'ATI et de
Tunisie Télécom, sans le moindre préavis bien sûr.
Tous leurs abonnées mais aussi les jeunes équipes de
ces fournisseurs n'en reviennent pas ! Et dire que les
pouvoirs publics auraient dit-on investi 12 millions
de dinars dans de nouvelles technologies pour être
plus performants ! Mais ils ne sont champions que dans
la censure, bloquant, dépistant les proxies après les
avoir laissés à l'oeuvre pendant quelques minutes
pour identifier les braconniers des autoroutes de la
communication. Tout le monde dans le rang et que ça
saute, mais attention à ce que les internautes ne
pètent pas les plombs.