Alternatives citoyennes Numéro 1 - 26 avril 2001
des Tunisiens, ici et ailleurs, pour rebâtir ensemble un avenir
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Tendances, tensions et tentations du mouvement démocratique tunisien
Invitation au débat

 

Après un reflux sous une chape de plomb étouffant toute étincelle de protestation, le mouvement démocratique tunisien se manifeste de plus en plus vigoureusement avec, en un point d'orgue, le 20 mars 2001, la synergie d'une contestation, écrite, parlée à plusieurs voix, en caravanes démonstratrices dans un certain nombre de villes européennes. Cette nouvelle puissance de feu, le mouvement démocratique tunisien la doit - reconnaissons-le - à quelques « va-nu-pieds » comme les baptise sympathiquement un « mouchard », boute-feux qui parasitèrent l'air béat du changement d'un couplet goguenard de gavroche, et allumèrent, dans une Tunisie bien grise une flamme hélas pas toujours bien entretenue.

Cette jouvence hardie donna-t-elle mauvaise conscience à un certain nombre de militants « de la première heure » du combat démocratique, intellectuels retirés dans leur jardin qui reprennent du service, apportant aux côtés des actifs de toujours, défenseurs des droits humains, le crédit de leur notoriété et le poids de leur engagement ?

Ce long et difficile combat où s'arrachent des parcelles de liberté semble avoir provoqué une double évolution. D'abord celle du régime en place depuis 14 ans et qu'on a peut-être tort de considérer comme monolithique et imperméable à toute transfusion démocratique, fût-ce à dose homéopathique. La récente interview de M. Slah Maaoui, ministre des Droits de l'homme et de la Communication, n'est-elle pas un signe des contradictions qui travaillent l'État-Parti appelé forcement, étant donné les pressions nationales et internationales, à se soumettre à une nécessaire mutation ou à se démettre, à moins qu'il ne préfère le risque d'une fuite en avant, dans une épreuve de force au péril de la paix civile ?

La deuxième évolution, encore plus remarquable, est celle du mouvement islamiste dont les militants martyrisés ces dernières années ont été soutenus et secourus par les défenseurs des droits humains, souvent laïques, convaincus qu'en matière de droit, de liberté et de dignité, il n'y a pas de discrimination à faire entre « celui qui croit au ciel et celui qui n'y croit pas ».

Un certain nombre de signes attestent d'un discours et d'une pratique rénovés dans le sens de la démocratie de la part d'En-nahdha qui tend la main à l'opposition laïque, tout en maintenant, dans les résolutions de son dernier congrès, un certain nombre d'ambiguïtés.

Faut-il croire à ces évolutions ? Comment se dessinent les nouvelles tendances de la mouvance démocratique en Tunisie ? Faut-il se laisser aller à d'incertaines tentations ou continuer à entretenir de périlleuses tensions ? Faut-il préférer un consensus, fût-ce au prix de douloureuses concessions des uns et des autres ?

Hichem Jaït, islamologue, dans un entretien accordé à Nadia Omrane et, dans leurs points de vue, Mustapha Kraïem, historien, ainsi que Salah Zeghidi et Neïla Jrad, figures du mouvement démocratique laïque, ouvrent le débat. Alternatives citoyennes met les colonnes de ses prochains numéros à la disposition d'autres contributeurs, dans le respect de sa plate-forme.

À propos de la responsabilité de l'intellectuel - Interview exclusive de Hichem Jaït, par Nadia Omrane
Rejeter la démagogie comme l'aventurisme, par Mustapha Kraïem
Pour qui donc roulent ceux qui veulent réhabiliter le mouvement intégriste ?, par Salah Zeghidi
Regards croisés : droits des femmes et démocratie, par Neïla Jrad

 

La rédaction
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