lus que le bilan du déroulement du Sommet lui-même la semaine dernière à Tunis, sur lequel tout ou presque a été
dit, c'est sans doute sur le bilan des objectifs fixés, des stratégies poursuivies, des méthodes utilisées et des
résultats obtenus par les uns et par les autres qu'il conviendrait de s'interroger, pour tenter de comprendre les
éventuels bénéfices que la Tunisie a pu tirer du SMSI. Par Tunisie, nous entendons bien sûr tout à la fois son
gouvernement, son opposition, sa société civile, et l'ensemble des Tunisiens, en Tunisie ou à l'étranger, en
particulier les jeunes.
Avec l'avantage d'un regard à la fois extérieur et intérieur, Meryem Marzouki analyse les
raisons d'une occasion manquée.
Il reste que la semaine dernière à Tunis a permis de dévoiler sans doute à un
public plus large la réalité Tunisienne.
Mais avant même la troisième prepcom du Sommet, la rédaction
d'Alternatives citoyennes s'interrogeait sur une situation annonçant déjà la fin de règne. Quelques jours
avant le Sommet lui-même, Nadia Omrane détaillait ses démêlés ubuesques avec l'Agence tunisienne de l'Internet
(ATI), dénonçant la stupidité du régime, stupidité qui n'a fait qu'augmenter de manière inexpliquée, dans une
escalade, voire un « saut qualitatif » (si l'on ose dire), dans la répression pendant la semaine du SMSI à
Tunis. Le caucus des droits de l'homme, formé tout au début du processus du SMSI, s'est exprimé à cet égard lors de
la conférence de presse de clôture consacrée aux droits de l'homme et à la liberté d'expression, qui s'est tenue
le 18 novembre 2005 au centre de presse du SMSI. Nous reproduisons ces trois documents dans notre dossier.
En tant que
co-responsable du caucus des droits de l'homme, Meryem Marzouki demandait « à
l'ensemble des médias, des gouvernements, de la société civile, et plus généralement à tous les participants et les
observateurs de ce Sommet, de demeurer vigilants sur la situation en Tunisie après le SMSI » ; de son
côté, Steve Buckley, participant à la même conférence de presse au nom de l'IFEX-TMG, déclarait que « jamais
plus un Sommet mondial des Nations Unies ne devrait se tenir dans un pays ne respectant pas ses engagements
internationaux envers les droits de l'homme et la liberté d'expression ». Avec d'autres représentants de la
société civile, ils entendent adresser une lettre au Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, lui
demandant d'ouvrir une enquête sur tout ce qui s'est passé à Tunis durant le SMSI. Nous reproduisons cette lettre,
en Anglais pour l'instant, ouverte aux signatures additionnelles sur le site du Sommet citoyen sur la société de
l'information, dont la tenue a été interdite à Tunis : www.citizens-summit.org.
- Pendant les travaux, le gâchis continue
- Mais qui donc conseille Ben Ali avant le SMSI ?
- À la veille du SMSI, mes démêlés avec l'ATI, bras virtuel de la
tyrannie - Rendez-moi mon Internet !
- Le caucus des droits de l'homme tire le bilan de la phase de Tunis du SMSI
- Lettre ouverte à Kofi Annan, avec appel à signatures