Alternatives citoyennes Numéro 7 - 18 février 2002
des Tunisiens, ici et ailleurs, pour rebâtir ensemble un avenir
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Dossier
Syndicalisme
Appel à l'opinion publique syndicale à l'occasion du congrès de l'UGTT (extraits)
Février 2002

 

Cher(e)s camarades

Il est devenu patent que le syndicalisme tunisien et son organisation historique, l'UGTT, passent par un tournant aux conséquences multiples sur l'avenir de l'UGTT et plus généralement sur celui de l'action syndicale en Tunisie. Tout le monde convient que la situation actuelle de l'UGTT, sur le plan de ses choix et de ses orientations, de son modèle d'organisation et de structuration, de la gestion de ses ressources financières, de la conception et des usages de l'information syndicale, exige une refonte totale permettant à l'UGTT de reprendre sa place et son rôle sur le plan social et sur le plan national, et en même temps de s'adapter aux mutations économiques structurelles locales et internationales.

L'UGTT a plus que jamais besoin de reconquérir son autonomie perdue, afin qu'elle puisse de nouveau peser sur le cours des événements et jouer pleinement son rôle dans la défense des intérêts des travailleurs sur les questions essentielles.

L'UGTT a plus que jamais besoin d'instaurer les pratiques démocratiques au niveau des relations entre les structures syndicales, entre les responsables élus, les militants de base et les adhérents.

L'UGTT a plus que jamais besoin d'admettre et d'instaurer la cohabitation en son sein des différentes opinions, des divers courants et tendances, cette diversité étant un facteur permanent de dialogue, d'enrichissement et de complémentarité.

Ainsi, il n'est plus possible de garantir la pratique démocratique sans rompre radicalement avec un système construit sur la base de l'élection par le Congrès national d'un Bureau exécutif pour une durée de 5 ans durant laquelle cet exécutif prend souverainement les décisions qu'il veut, entraîne l'ensemble de l'organisation syndicale dans les orientations et les choix qu'il est seul à décider, tout cela sans qu'aucune structure n'ait sur lui un véritable pouvoir de contrôle et de sanction. Cela ne peut plus durer ainsi.

Il ne faut se faire aucune illusion : le pluralisme syndical, s'il n'est pas instauré à l'intérieur de l'UGTT, s'imposera avec force hors de l'UGTT. L'unité syndicale dans le cadre d'une organisation unique n'est plus possible que si un véritable pluralisme, une réelle diversité, une cohabitation démocratique sont instaurés au sein même de l'UGTT.

Il est nécessaire d'agir dans le sens de l'établissement de nouvelles conceptions et de nouvelles pratiques, en particulier celles qui consacrent sans détour le droit à la libre expression pour les individus mais aussi pour les groupes, les courants syndicaux existant au sein de l'UGTT, l'une des vertus de ce système étant du reste celle de mettre un terme aux tendances centrifuges de type régionaliste, clientéliste,... bureaucratique, dont on sait que ce sont des maux qui minent notre organisation.

Cher(e)s camarades

C'est à partir de ces exigences nouvelles que nous présentons à tous les syndicalistes les propositions suivantes :

1. Reconnaître le droit à l'expression libre des courants syndicaux.

2. Consacrer le principe de l'alternance dans les responsabilités syndicales.

3. Réserver un quota obligatoire minimum à la représentation féminine.

Aussi, nous, signataires du présent appel, déclarons notre détermination à poursuivre la lutte au sein de l'UGTT pour la concrétisation des orientations et des exigences ci-dessus, notre action se plaçant dans le cadre d'un « courant syndical démocratique » à la consolidation duquel nous appelons tous les syndicalistes sincères à contribuer.

 

Le « courant syndical démocratique »
Tunis.
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