e Samedi-là, deuxième année du millénaire, deuxième mois de l'année, deuxième jour du mois...
Ce Samedi-là successivement et en quelques petites heures, nous avons eu de l'espoir, puis nous avons eu peur, puis nous avons eu honte...
Nous avons eu de l'espoir, dans cet endroit transformé par la volonté du despotisme en lieu de retrouvailles régulières pour tous ceux et toutes celles qui combattent le despotisme, ce lieu où, à travers un appareil judiciaire à ses ordres, il règle ses comptes avec ceux et celles qui lui opposent leur volonté d'émancipation et lui lancent à la figure leur refus de la résignation et de la soumission, ceux et celles qui rêvent, et le rêve est l'apanage des grands coeurs, d'une patrie qui ne soit pas sous la botte de l'arbitraire, du despotisme, ni sous celle des porteurs de ténèbres...
Ce Samedi-là, la terre était grosse de colère mais en même temps d'espoir, oh rien qu'une lueur. N'était-on pas en droit de cueillir, ne serait-ce qu'un peu, les fruits du sang versé et des larmes répandues.
Mais allons donc ! Comment les despotes peuvent-ils admettre ne serait-ce qu'un peu de lumière, ne serait-ce qu'une bougie à la flamme tremblotante ? Une fois encore et en quelques heures, ce Samedi-là se transforma en Samedi noir. La seule langue que le despotisme maîtrise s'imposa : celle de la force, de la brutalité qui ne respecte rien ni personne... Ils ont alors piétiné les hommes, les femmes, les enfants, ils ont piétiné la justice, ils ont piétiné les juges pourtant à leur service depuis des décennies... Ils ont tout piétiné avec cette hargne, cette arrogance, cet acharnement dont seuls les despotes sont capables.
Sont-ce des êtres humains, ceux là ? À quel troupeau appartiennent ils ? De quelle « Universitânerie » sont ils issus ?