eux capitales arabes, Doha et Beyrouth, ont été,
durant la première quinzaine de novembre 2001, une
scène privilégiée de la mondialisation. Doha a
accueilli, du 9 au 13 novembre, la 4ième conférence
ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce
(OMC), tandis que Beyrouth a été, quelques jours
auparavant (du 3 au 8 novembre), le lieu de
rassemblement des représentants du mouvement social
mondial opposé à la mondialisation libérale que promeut
l'OMC.
Les enjeux de cette 4ième conférence sont d'une
importance capitale pour l'avenir de l'humanité ;
il s'agit, pour les tenants de la marchandisation de la
planète, d'étendre davantage le champ de la
mondialisation libérale en soumettant de nouveaux
secteurs de l'activité humaine aux principes et aux
« règles » du libre-échange. En face, les
syndicats, les mouvements sociaux et des élus essaient
de s'opposer à cette logique mercantile qui porte
gravement préjudice aux intérêts vitaux de milliards
d'êtres humains ainsi qu'à la nature.
La précédente conférence, celle de Seattle, qui s'était
réunie du 30 novembre au 3 décembre 1999, avait échoué
dans sa tentative visant le lancement d'un nouveau
cycle de négociations (Millenium Round). Les chances
de voir la conférence de Doha aboutir à de nouveaux
accords s'annonçaient, il y a à peine quelques mois,
assez minces. Les raisons du piétinement, depuis 2 ans,
de la progression de la mondialisation libérale
incombent, en premier lieu, aux membres eux-mêmes de
l'OMC que plusieurs désaccords opposent et, en second
lieu, au développement remarquable du mouvement mondial
anti-globalisation qui gêne de plus en plus la
progression du libéralisme.
Dans ce qui suit, nous présenterons brièvement les
principaux résultats de la réunion de Doha et les
menaces que fait peser l'extension du libre-échange sur
l'avenir de l'humanité ainsi que sur l'environnement.
Nous exposerons aussi les exigences du mouvement social
mondial et les alternatives qui commencent à s'ouvrir à
la communauté humaine afin d'échapper à la logique du
profit et à la dictature des marchés. Nous présenterons
aussi un aperçu étoffé des réunions de Beyrouth et nous
terminerons par un bref rappel de la lutte
anti-globalisation dans le bassin méditerranéen et des
principales échéances à venir.
La conférence de Doha
s'est ouverte, en ce début novembre, dans un climat
mondial assez tendu. L'ignoble attentat du 11 septembre
contre des civils américains a été le prétexte inespéré
pour l'administration Bush de lancer une
« croisade anti-terroriste » dont l'une des
manifestations les plus cruelles est le bombardement
intensif, qui dure depuis plus d'un mois, de
l'Afghanistan. Un pays exsangue par plus de deux
décennies de guerres civiles alimentées par des
interventions militaires étrangères et soumis, depuis
plusieurs années, à la dictature moyen-âgeuse des
Talibans.
Le même jour, plus de 35 000 enfants sont morts de faim
de par le monde ; une grande part de
responsabilité incombe à la Banque Mondiale et à l'OMC
qui imposent depuis plus de 20 ans, à l'ensemble des
pays du Sud, une logique économique qui ne reconnaît
pas leurs droits en tant qu'être humains. Une logique
qui fait prévaloir les intérêts des Entreprises
transnationales (ETN) et ceux de la sphère financière
(SF) sur le désir de justice sociale tout en
développant un monde dans lequel les gagnants sont de
moins en moins nombreux et les perdants le sont de
plus en plus.
Cette montée soudaine de la tension politique à
l'échelle de la planète a permis aux apprentis-sorciers
du libéralisme de fortifier leurs positions en vue du
lancement d'un nouveau cycle de négociations. Les
États-Unis, en tant que chef de file du camp
libre-échangiste, désirent ces nouveaux accords plus
que jamais. Ils ont mis à profit l'important soutien à
leur
guerre contre le terrorisme pour soutenir leurs projets
économiques. Ainsi, Robert Zoellick, représentant des
États-Unis pour le commerce extérieur, a clairement
laisser entrendre que « nous ne pouvons dissocier
aujourd'hui la lutte contre le terrorise et le soutien
au libre-échange » et d'ajouter que celui-ci
« promeut les valeurs qui sont au coeur de cette
lutte de longue haleine ». Dans l'esprit des
dirigeants américains, la défense du libre-échange
contre les menaces terroristes intègre aussi la lutte
contre les adversaires de la globalisation. Car en
fait, les vrais empêcheurs de tourner en rond du
libéralisme sont les mouvements sociaux
anti-globalisation et l'opinion publique internationale
qui commence à prendre conscience des dangers de la
mondialisation libérale.
Dans ce climat d'hystérie collective où se mêlent
attentats terroristes, agressions militaires, menaces
de guerre bactériologique sans oublier l'infâme
génocide que continue de perpétrer l'armée sioniste
contre le peuple palestinien démuni, États-Unis et
Union européenne semblent avoir enterré la hache de
guerre et décidé de ne pas laisser leurs différends
peser sur le nouveau cycle de négociations au sein de
l'OMC.
Quant aux pays du Sud, leur position s'est
considérablement affaiblie tout au long de ces dernières
semaines. L'administration américaine, profitant de la
situation et de sa position de leader, impose sa
conception du monde à l'ensemble des pays du Sud. Elle
y met surtout la pression sur les
« géants » ; la Chine qui espère, depuis
1995, intégrer l'OMC, se voit complètement neutralisée
en contre-partie de la promesse américaine de ne plus
s'opposer à son adhésion à l'OMC. Pareillement, l'Inde
qui était bien récalcitrante à Seattle, est prête à
courber l'échine contre des promesses d'allégement de
sa dette extérieure et des accords commerciaux
alléchants. L'Argentine a quant à elle obtenu une aide
d'urgence de 8 milliards de dollars U.S. afin
d'accepter le principe d'un nouveau round. Le
Pakistan obtient le relâchement des sanctions
économiques prises à son encontre pour n'avoir pas
arrêté son programme nucléaire en 1998. Enfin, le
mouvement social mondial a été écarté du lieu direct
de la conférence à la suite du choix de Doha.
Ainsi, après les attentats du 11 septembre, il y a eu
renversement de tendance et les chances de réussite de
la 4ième conférence de l'OMC étaient bien réelles avant
l'ouverture de ses travaux le 9 novembre dernier. Cela
éclaire d'un jour nouveau la prétendue
« croisade de l'Occident » contre le
terrorisme, qui apparaît dès lors comme une manoeuvre de
déblocage du rouleau compresseur de la globalisation.
Une guerre pour donner plus de liberté au capital
mondial.
La déclaration finale qui a été adoptée par
les 142 États membres de l'OMC confirme l'orientation
ultra-libérale des négociations commerciales
multilatérales à venir et confirme la primauté du droit
du commerce sur les droits humains, sociaux, culturels
et environnementaux. En effet, la déclaration de Doha
ne voit dans l'activité agricole que la seule fonction
de production de biens, elle ne reconnaît ni le
principe de la « souveraineté alimentaire »,
ni la nécessité de la protection des agricultures
paysannes. En d'autres termes, la multifonctionnalité
de l'activité agricole n'est pas reconnue, notamment sa
contribution au développement durable ;
l'agriculture n'a pas comme seule fonction de produire, elle
en a aussi beaucoup d'autres, que les libéraux dénient,
notamment la préservation de l'emploi et de
l'environnement.
Le nouveau cycle de négociation qui a
été lancé à Doha va surtout s'attaquer au secteur des
services, notamment les services publics qui sont
le point de mire des libre-échangistes ; leur
démantèlement pur et simple au profit des entreprises
tansnationales est à l'ordre du jour. De plus,
« sur l'accès au marché pour les produits non
agricoles, la déclaration finale n'a pas retenu
l'évaluation, réclamée par l'Inde et six pays africains,
de l'impact que la baisse des tarifs douaniers sur les
produits industriels aura sur les industries du Sud. Ce
refus signifie la poursuite d'une ouverture commerciale
totalement déséquilibrée au seul profit des entreprises
du Nord » (communiqué d'Attac-France 15/11/01).
Par ailleurs, de nouveau horizons sont désormais grands
ouverts devant le capital mondial, notamment le capital
financier. En effet, les secteurs de l'investissement,
de la concurrence et des marchés publics sont désormais
appelés à ouvrir grandes leurs portes sur un marché
mondial totalement dominé par les ETN et la SF. Sur ces
questions, aucune doléance et les récriminations de
certains pays du Sud concernant les répercussions
néfastes d'un surcroît d'ouverture dans ces domaines
n'ont pas trouvé d'échos à Doha ; c'est une simple
question de rapport de forces.
Les négociations qui
viennent d'être lancées à Doha et qui concernent les
secteurs que nous venons de citer devront aboutir
impérativement en 2005. Ce qui est à retenir tout
particulièrement ici est que l'Accord multilatéral
sur l'investissement (AMI) qui a été mis en échec en
1998 grâce à une mobilisation sans précédent des
mouvements citoyens, revient par la grande porte.
En
matière d'environnement, rien de concluant ne devra
sortir des discussions prévues sur l'articulation entre
les règles commerciales et les accords multilatéraux
sur l'environnement ; surtout du fait que les
États-Unis, n'étant pas signataire de cet accord, ne
sont par conséquent pas concernés par ces discussions.
Le Protocole de Kyoto qui devait être une avancée
importante en matière de protection de
l'environnement a été affaibli de façon significative à
cause de ce refus des États-Unis de le ratifier. Les
réunions de Bonn et celle de Marrakech, qui s'est
terminée le 9 novembre dernier, n'ont pas permis une
avancée significative dans la mise en oeuvre de ce
Protocole. Un espoir réside néanmoins dans le Sommet
mondial sur le développement durable prévu en 2002.
L'objectif est d'arriver à ce que le Protocole de
Kyoto soit doté d'un régime de mise en conformité
juridiquement contraignant assorti de pénalités
obligatoires en cas de non-respect. Pour relever ce
défi, les mouvements de citoyens, parmi eux les
associations de défense de l'environnement, devront
mobiliser davantage les opinions publiques, notamment
celle des Etats-Unis, afin de faire pression sur le
gouvernement de celui-ci pour qu'il ratifie le
Protocole, de même que sur les gouvernements du Japon,
du Canada et de l'Australie qui, tout en ayant ratifié
le Protocole, soutiennent les positions défendues par
Bush.
Par ailleurs, la déclaration de Doha n'a pas retenu le
principe de précaution ; c'est-à-dire la
reconnaissance du principe de prudence chaque fois que
des dommage graves ou irréversibles sont
possibles : pollution persistante ou étendue,
extinction d'une espèce, ou introduction d'un nouveau
produit potentiellement nocif, tels que les organismes
génétiquement modifiés (OGM). Ce qui implique que c'est
toujours à la charge de l'importateur (acheteur), ou de
toute autre partie qui considère qu'il y a nécessité de
se prémunir ou de protéger la nature contre un danger
potentiel, qu'incombe d'apporter la preuve de la
nocivité du produit en cause et non à l'exportateur
(vendeur) de démontrer son innocuité.
Ce faisant, la déclaration de Doha reste largement en
retrait par rapport aux avancées réalisées sur cette
question depuis 1987 et, surtout, par rapport à la
Déclaration de Rio sur l'environnement et le
développement (mai 1992) ou bien au Protocole de
Carthagène sur la biodiversité (janvier 2000).
Le bilan
de Doha est presque totalement négatif nonobstant
quelques avancées sur l'accès aux médicaments et qui
restent de portée très limitée : le droit
fondamental à la santé reste soumis à la logique du
profit des grandes firmes pharmaceutiques. De plus, les
ETN ne seront pas dérangées dans leur politique de
brevetage du vivant qui leur permet de confisquer et de
s'approprier la biodiversité.
Si rien n'est fait pour arrêter le train fou de la
mondialisation libérale, le nouveau cycle de
négociation qui vient d'être lancé à Doha risque fort
d'aggraver les conséquences désastreuses de la
globalisation et la liste des perdants risque de
s'allonger davantage : là aussi le principe de
précaution doit prévaloir.
Le choix du Qatar pour
l'organisation de la quatrième conférence ministérielle
de l'OMC n'était pas fortuit ; les gouvernements
du Nord, celui des États-Unis en tête, voulaient
empêcher un nouveau Seattle. Qatar se présente non
seulement comme un vaste domaine privé hors d'atteinte
du réseau citoyen international militant contre la
mondialisation libérale mais en plus, un territoire
sécurisé par la présence d'une base militaire
américaine.
Dès lors, il était clair qu'un remake de Seattle était
impossible. Cependant l'idée de se rassembler quand
même sur une terre arabe pour essayer de s'opposer de
nouveau au lancement d'un nouveau round a fini par se
concrétiser à Beyrouth ; seul endroit dans la
vaste région arabe où une telle manifestation a été
possible ! Cela en dit long sur l'omnipotence de l'État
et par conséquent le très faible développement des
sociétés civiles arabes et encore moins des mouvements
citoyens anti-globalisation.
Paradoxalement, c'est la région arabe, qui est l'une
des principales régions du monde où les effets pervers
de la mondialisation libérale se manifestent d'une
façon assez dramatique (guerre coloniale et apartheid en Palestine, embargo criminel contre le peule irakien, redéploiement impérialiste à travers des accords ultra-libéraux, notamment, les accords de libre-échange avec l'Union européenne, appauvrissement généralisé des masses arabes...), qui accueille presque dans
l'indifférence totale, voire la soumission,
l'OMC : le maître d'oeuvre de la globalisation.
Le
Caire fût courtisé au début, mais Moubarek a opposé un
niet catégorique. Aucune autre ville arabe n'a daigné
offrir le gîte à une rencontre citoyenne
anti-globalisation. Et, c'est Beyrouth qui a finalement
décidé d'accueillir les représentants du réseau
international.
La ville de Beyrouth s'est transformée en l'espace de
quelques jours (du 3 au 8 novembre) en un espace de
mobilisation, de contestation, de réflexion et de
propositions alternatives à propos de la globalisation.
L'événement est d'importance : c'est la première
fois qu'un rassemblement arabe aussi important de
militants associatifs, de syndicalistes, et de
personnalités se réunissent pour penser la
mondialisation autrement. C'est aussi la première
jonction entre ce qui semble être un début de réseau
arabe anti-globalisation et le réseau citoyen
international. Cela contraste assez fortement avec la
situation d'avant Beyrouth qui se caractérisait par une
absence totale des représentants de la société civile
arabe au sein de l'espace citoyen international
anti-globalisation.
Ce fût d'abord au tour du premier « rassemblement
arabe de résistance aux politiques de globalisation
(RARPG) » de se réunir les 3 et 4 novembre. Cette
réunion a rassemblé plus de 170 personnalités et
activistes originaires de nombreux pays arabes et issus
de contextes politiques, sociaux et culturels divers
avec comme objectif de « suivre, mobiliser et
attirer l'attention du public sur les risques actuels
de la globalisation pour l'ensemble des pays arabes et
également favoriser des actions de résistance aux
politiques actuelles de globalisation qui interviennent
au niveau régional aussi bien qu'international, ainsi
que proposer des alternatives, et ce en coopération
avec d'autres mouvements et groupe opposés à la
globalisation ».
Mais plus particulièrement les objectifs du RARPG sont
de :
- Rallier de nouvelles adhésions aux déclarations
fondatrices.
- Favoriser l'émergence d'organisations locales
anti-globalisation.
- Faire en sorte que la manifestation-rencontre de
Beyrouth puisse réunir des activistes d'un bon nombre
de pays arabes ainsi que des militants
anti-globalisation basés dans les pays occidentaux.
De leur permettre d'échanger, de partager et de se
concerter.
La rencontre fût couronnée par la publication d'un
manifeste (Manifeste de Beyrouth), qui constitue une
première ébauche d'un réseau arabe anti-globalisation.
Un secrétariat provisoire à même été mis en place. Une
deuxième manifestation a eu lieu à Beyrouth tout de
suite après la fin des travaux du RARPG, il s'agit du
« Forum international sur l'OMC » avec pour
mot d'ordre central : non au lancement d'un
nouveau round de négociations. Ce forum a clôturé ses
quatre jours de travaux par l'adoption d'une lettre
adressée à la 4ième conférence ministérielle de l'OMC et
d'une déclaration politique appelant notamment à
l'arrêt immédiat de la guerre contre l'Afghanistan, la
levée de l'embargo sur l'Irak et l'arrêt de la guerre
coloniale contre le peuple palestinien et la
reconnaissance de ses droits légitimes.
Ni les manifestations de Beyrouth, ni même les
centaines de manifestations à travers le monde et qui
se sont rassemblées autour d'un seul mot d'ordre :
non au lancement d'un nouveau cycle de négociations
globales, n'ont réussi à freiner davantage l'expansion
du libre échange. Toutefois, rien n'est joué :
l'OMC est toujours traversée de désaccords entre ses
142 États membres, le réseau international militant
contre la mondialisation libérale entend poursuive le
combat, dénoncer le processus en cours, faire évoluer
sa réflexion et avancer des alternatives au libre-échange,
et les opinions publiques évoluent.
Les exigences que nous avançons dès à présent
sont :
- Un moratoire (suspension) sur toute négociation qui
renforcerait le libre-échange, et donc un moratoire
sur les négociations de l'Accord général sur le
commerce et les services (AGCS) et sur celles de
l'Accord sur l'agriculture. Cela tant que n'aura pas
été réalisée une évaluation, avec la pleine
participation des mouvements citoyens, du bilan de
l'OMC, ainsi que de ses règles et pratiques, depuis sa
création ;
- Le refus de toute négociation qui étendrait les
pouvoirs et domaines de compétence de l'OMC ;
- La subordination de l'OMC aux chartes
internationales, telle la Déclaration universelle des
droits de l'homme, et aux conventions internationales
relatives aux questions sociales, sanitaires et
environnementales ;
- Le retrait du domaine de compétence de l'AGCS de ces
secteurs essentiels ou biens communs que sont l'eau,
la santé, l'éducation, la culture, l'audiovisuel, les
services de communication, les transports, le logement,
l'énergie;
- Le respect systématique du principe de précaution en
matière d'environnement, de santé publique et
d'alimentation ;
- L'interdiction des brevets sur le vivant :
plantes, animaux, micro-organismes et gènes ;
- L'accès effectif de l'ensemble de l'humanité aux
médicaments contre, entre autres, le sida, la malaria
et la tuberculose ;
- Le droit des pays et des macro-régions à assurer leur
souveraineté et leur sécurité alimentaires et à
protéger leur agriculture paysanne.
Finalement, pour nous Arabes, Méditerranéens et
militants pour que le droit des citoyens et des peuples
prime sur le droit des commerçants, une échéance toute
proche nous interpelle ; il s'agit de la 5ième
réunion ministérielle Euromed qui aura lieu les 24 et
25 avril prochain à Valence (Espagne) afin de faire le
bilan du processus de Barcelone qui fût lancé en 1995
et de faire avancer le projet d'une zone
euro-méditerranéenne de libre-échange [cf.
Alternatives citoyennes numéro 4]. Ce sera pour
nous l'occasion de nous rassembler une deuxième fois,
au sein d'un sommet alternatif : celui des
citoyens et des peuples de la Méditerranée pour
proposer un vrai partenariat autour de la Méditerranée.
Lors du premier sommet alternatif « L'autre
sommet » qui s'est réuni à Marseille, en novembre
2000, un réseau militant a été mis en place ; il
s'agit du réseau Medbadil. Ce réseau rassemble des
associations, des syndicats des deux rives de la
Méditerranée : Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte,
Palestine, France, Italie, Espagne et Belgique
[cf. Alternatives citoyennes numéro 3].
Medbadil a été présent à Beyrouth où de nouveaux
contacts ont été pris avec des associations du Machrek
arabe, notamment du Liban, de Syrie, d'Egypte et de
Palestine. Il s'agit pour nous de nous mobiliser et de
faire converger nos luttes afin de nous réapproprier
l'avenir de la Méditerranée pour la transformer d'un
espace où une globalisation sauvage et ravageuse est à
l'oeuvre depuis plus d'une décennie, en un espace de
paix, de justice et de liberté. Pour transformer ce
rêve, cette utopie, en réalité il n'y a pas d'autre
choix aujourd'hui que de nous regrouper : toutes
les femmes et tous les hommes épris-e-s de ces valeurs
ont un autre monde à gagner.
Donnons-nous rendez-vous à Valencia !