'est un bien curieux test qu'un petit groupe de rebelles soumet au candidat-président de l'Initiative démocratique
(I.D.), M'Hamed Ali Halouani. Une lettre accompagnée de documents et signée en particulier par l'ex-magistrat
indépendant Mokhtar Yahyaoui, les journalistes Sihem Ben Sedrine et Naziha Rejiba (Om Zied), le juriste
constitutionnaliste Mohammed Mahfoudh, l'universitaire Tahar Chaieb et l'historien Mohammed Talbi, explique la
démarche : en juin 2002, ce groupe a porté devant le tribunal administratif une demande d'annulation du référendum
qui devait amender la Constitution dans le but de permettre à l'actuel président de la République de briguer un
nouveau mandat. Mais cette requête est à ce jour restée sans suite.
Entre temps, le 3 septembre 2004, le président de la République a déposé sa candidature, passant outre la
contestation. C'est qu'en fait, selon les dispositions légales, seul un candidat en lice peut contester la
légitimité de la candidature d'un concurrent. Le petit groupe a demandé à « l'un des candidats de procéder à un
recours en annulation auprès du Conseil constitutionnel ». Comme ce relais choisi ne saurait être ni Bouchiha (PUP)
ni Béji (PSL), on déduit qu'il s'agit de M'Hamed Ali Halouani. Toutefois, du côté de l'Initiative démocratique au
10 septembre, on déclarait n'avoir reçu aucun message de ce genre.
Quoi qu'il en soit, voilà donc M'Hamed Ali Halouani et son équipe de l'I.D. mis au pied du mur dans la mesure où
l'I.D s'est aussi engagée à dénoncer l'amendement constitutionnel scélérat ; un mémorandum sur ce thème y serait à
l'ouvrage. Il est donc attendu que l'I.D. ait de la suite dans les idées.