vec près d'un millier de morts depuis le début de l'Intifadha et 70 « assassinats extra-judiciaires » de personnalités politiques et chefs de la résistance palestinienne, Israël continue d'être un État placé au-dessus du droit international et de bénéficier d'une absolue impunité.
Une fois de plus, la talentueuse représentante de l'Autorité Palestinienne à Paris, Leïla Chahid, remettait (le 9 novembre sur TV5) les pendules à l'heure de la vérité actuelle : « Sharon est un homme qui vit dans le passé. Il veut la guerre et dans une interview à Newsweek, il vient de déclarer qu'il poursuit la guerre de 1948 qui était le premier chapitre ».
La veille, sur la même chaîne, Shimon Pérès en visite à
Paris dénonçait les quatre « organisations de
terreur » semant le désordre et empêchant toute
reprise des négociations comme il déplorait un
« Arafat hésitant » cherchant à la fois à
gagner la sympathie des Européens et « à plaire
dans sa maison ». Comme si l'actuel gouvernement
israélien ne cherchait pas à contenter les franges les
plus extrêmes, les plus racistes, les plus venimeuses
de ses colons (sous peine de faire éclater sa coalition
par le départ de l'extrême-droite), en bénéficiant, bien
plus que de l'absolue sympathie de l'Occident, de son extrême indulgence poussée jusqu'à l'octroi de l'impunité ! Ainsi, Leïla Chahid devait-elle marteler cette tragique et criante vérité de « deux poids, deux mesures » en appelant à l'intervention d'une « coalition de paix » aussi soudée que la coalition de guerre à l'oeuvre en Afghanistan.
Les Américains, faut-il encore le mentionner, sont dans
la plus fervente assomption de la
« pacification » israélienne, le sionisme
n'étant pas considéré par eux comme un
« racisme » (cf. leur
retrait à Durban). Même les historiens israéliens, devait rappeler à une autre occasion Leïla Chahid, reconnaissent le déni de droit et de dignité fait aux Palestiniens en 1948 et, sans parler de la gauche et des pacifistes israéliens, Shimon Pérès parle « d'une faute historique », « d'une erreur morale » à réparer.
Mais c'est encore « la lâcheté » des Européens dans cette affaire que Leïla Chahid, ne mâchant pas ses mots, met en cause. Car comment encore démontrer au monde l'ignominie au quotidien ? Deux rapports, celui d'Amnesty International rendu public le 13 novembre et celui de la Fédération internationale des droits de l'homme, en témoignent et convoquent dans la plus grande urgence à une solution politique et pacifique du conflit.
Le rapport d'Amnesty International sur l'Intifadha - « Comment expliquer au monde... ? », par Nadia Omrane
Les citoyens arabes en Israël : « des étrangers de l'intérieur », par Neïla Jrad