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epuis sa création le 20 mars 2001, Alternatives citoyennes s'est donné pour vocation d'être une tribune
plurielle, invitant chacun à donner sa lecture et sa vision d'un projet démocratique. C'est vrai de chacune
des thématiques abordées dans notre journal, mais c'est a fortiori vrai des analyses de la vie politique
tunisienne. Ainsi, toutes les voix de l'opposition peuvent s'exprimer dans notre journal si elles le souhaitent,
dans la seule mesure où leur diversité ne déborde pas le cadre de la démocratie, de la modernité et du progrès qui
est le nôtre.
Le débat libre et la diversité des opinions reflétées dans notre journal ne sont pas toujours reçus par tous nos
lecteurs avec une égale satisfaction. Tantôt les uns,
tantôt les autres, nous soupçonnent de faire la part trop belle aux autres, ou aux uns... Mais n'est-ce pas là la
meilleure preuve d'une ouverture et d'une indépendance d'esprit, comme de notre refus de toute allégeance ?
Nous voulons aussi y voir, au risque de friser l'autosatisfaction, le signe que notre journal suscite la réaction,
parfois un peu appuyée, mais toujours significative d'un sain débat, voire d'une salutaire critique.
C'est un apprentissage difficile que d'apprendre à écouter l'autre sans vouloir d'emblée le cataloguer, comme
de parvenir à entendre sa critique, sans forcément le passer au crible simpliste
de ses « alliances » supposées et qui seraient, du reste, minuscules.
L'objectif d'Alternatives citoyennes demeure celui de contribuer à cet apprentissage collectif, et c'est
ce que nous nous employons à faire une fois de plus dans ce dossier consacré à l'« après élections ».
Nous vous proposons pour commencer une analyse d'ensemble livrée par la journaliste Nadia Omrane. Puis, Khemaïs
Chammari, observateur - participant - de la vie politique tunisienne, identifie les risques et défis
qu'il voit se dessiner, tout en émettant ses propositions pour y faire face. Deux acteurs de l'opposition
s'expriment ensuite : Mustapha Benjâafar, secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les
libertés (FDTL) et Moncef Marzouki, président du Congrès pour la République (CPR), tandis que Neïla Jrad revient
pour nous sur le détail de l'alternative politique proposée par l'Initiative démocratique. Enfin, dans son
billet d'humeur, Rym, jeune étudiante à Paris, nous ramène à une réalité sur laquelle l'ensemble de l'opposition devrait
concentrer son énergie : l'indifférence pour la chose politique de la majorité des Tunisiens, en particulier
les jeunes, que 50 ans d'absence de démocratie ont solidement construit.
Artifices et sacrifices d'une mobilisation démocratique - Va-t-on vers un
centre mou libéral (de gauche ?) ?,
par Nadia Omrane
Par-delà le simulacre électoral du 24 octobre 2004 (2e partie) - Trois
défis, trois risques et six propositions,
par Khemaïs Chammari
Rassembler dans la clarté, rassembler dans la durée,
par Mustapha Benjaâfar
Donner ses chances à la démocratie en terre d'islam,
par Moncef Marzouki
L'Initiative démocratique : une alternative politique,
par Neïla Jrad
Parole de boycotteur passif !,
par Rym