omment les citadelles bétonnées se prennent-elles de l'intérieur ? Une poignée d'anciens militants du parti communiste tunisien, rebaptisé Ettajdid en 1989, à la suite d'une perestroika inventée par Mohamed Harmel (secrétaire général permanent de cette formation depuis 1981), ont repris la main dans ce mouvement qu'ils semblaient avoir, depuis plusieurs années, abandonné au ramollissement « consensuel » d'un parti en principe d'opposition, mais si confortablement installé dans l'unanimisme qu'il s'en fît le défenseur zélé.
Ainsi, n'est-ce pas Mohamed Harmel qui plaida pour le régime tunisien lorsque celui-ci se trouvait interpellé dans différentes instances internationales, notamment au Parlement européen ? N'est-ce pas lui aussi qui en fit l'éloge édifiant dans un récent ouvrage de ce thuriféraire sans vergogne nommé Salvatore Lombardo ? N'est-ce pas lui aussi qui proposa au parti au pouvoir de permettre à Ettajdid d'aller aux municipales sous une même bannière, comble symbiotique du « consensus » ?
Mais voilà qu'une poignée de réfractaires à cette lamentable dégénérescence ramène Ettajdid à son rôle historique de parti d'opposition. Dans la locomotive qui le tire du « tunnel », selon l'expression de Mohamed Ennafaa, on remarque particulièrement Ahmed Brahim, Jouneidi Abdeljaouad et Hichem Skik, par rapport auxquels Mohamed Harmel ne pouvait se permettre d'être à la traîne. Voilà donc qu'il s'éveille sur les ondes officielles à « l'objectif exaltant d'un rêveur réaliste ». Saha ennoum !
Dans un entretien accordé à Nadia Omrane, Ahmed Brahim, élu secrétaire général adjoint du mouvement, fait le point sur les conditions du changement et s'engage pour l'avenir. Pour sa part, Salah Zeghidi nous fait partager des « à-côtés » du congrès, qu'en observateur gourmand il semble avoir pris plaisir à relever.
- « Construire un large mouvement démocratique et progressiste uni » - Interview de Ahmed Brahim, par Nadia Omrane
- Les « à-côtés » du congrès, par Salah Zeghidi
